Gorgebleue à miroir

La faune et la flore

Mâle de Gorgebleue à miroir (Crédit photo : JP TILLY)

Biologie/écologie

La Gorgebleue à miroir blanc de Nantes (Luscinia svecica namnetum) est une sous-espèce endémique du littoral atlantique français qui appartient à la famille des Muscicapidés. C’est un passereau de la taille d’un rouge-gorge (13-14 cm). Le mâle arbore un plastron azuré ponctué d’une petite tache blanche, finement liséré de noir puis d’une large bande rousse. La femelle, moins vivement colorée, a la gorge et la poitrine blanchâtres.

Espèce migratrice, elle hiverne principalement au Portugal et jusqu’en Afrique du Nord. Elle arrive dans les marais salants à la mi-mars et se reproduit d’avril à juin. Elle installe son nid dans une dépression au sol à l’abri d’un fourré. Pour la nidification, cette espèce affectionne les talus séparant deux salines, surtout s’ils sont colonisés par des buissons de Soude ligneuse (Sueda vera) ou de Prunellier (Prunus spinosa) denses. Probablement à cause de la rareté de ce type de végétation, l’espèce s’est récemment adaptée à d’autres milieux humides comme les roselières, les cariçaies parsemées de saules ou les prairies humides avec végétation buissonnante. Elle fréquente également ces milieux après la reproduction ou en migration.

Elle se nourrit d’invertébrés (insectes, mollusques, araignées, petits crustacés), prélevés en majorité sur sol humide et notamment les vases nues.

Statut de protection et de conservation

Espèce protégée en France, inscrite en Annexe I de la Directive Oiseaux.

Elle est classée en « Faible considération » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France et de Pays-de-la-Loire.

Répartition et état des populations sur les sites Natura 2000

En France, cette sous-espèce est présente du bassin d’Arcachon au Mont St-Michel où elle entre en contact avec une autre sous-espèce Luscinia svecica cyanecula.

En Europe, l’espèce est considérée comme stable ou en légère augmentation. La population française de Gorgebleue à miroir de Nantes ne représenterait que 5 500 à 9 500 couples (2013, Roché et al.). Les marais de Brière constituent dorénavant le bastion français de cette sous-espèce avec 3 500 à 4 400 mâles chanteurs (Marquet et al, 2014).

 

Sur la zone couverte par le projet LIFE Sallina, les effectifs sont les suivants :

  • Entre 100 et 300 couples nicheurs sur le site Natura 2000 Marais breton et Ile de Noirmoutier (2017)
  • Environ 800 couples nicheurs recensés en 2012 sur les bassins salicoles de Guérande et du Mès. Un suivi prévu en 2020 permettra de préciser ces informations.

Objectifs de conservation / menaces / actions prévues dans le LIFE

Cette sous-espèce est menacée dans les marais salants par l’intensification des pratiques d’entretien de la végétation des talus

Les actions favorables à la conservation de l’espèce sont :

– Assurer une exploitation salicole traditionnelle (maintien de zones de fourrés lors des travaux, calendrier des interventions mécaniques, …).

– Maintenir une végétation buissonnante à Soude ligneuse pour la nidification.

– Maintenir une mosaïque de parcelles exploitées et non exploitées à l’échelle des marais salants.

– Maintenir des postes de chant (saules épars) au sein des roselières en évitant leur développement.

Les actions prévues dans le LIFE visant à maintenir une exploitation salicole traditionnelle ainsi qu’une mosaïque d’habitats seront donc favorables à cette espèce.

Des suivis spécifiques sont prévus afin d’affiner les effectifs de la population ligérienne.