Caractérisation des roselières

Les études

Roselière (Crédit photo : Cap Atlantique)

Présentation

Les roselières se trouvent dans les salines abandonnées des marais salants (essentiellement sur le bassin de Guérande). Le plus souvent localisées en périphérie, leur présence est liée à l’accumulation d’eau douce issue des bassins versant dans les salines. Cela est particulièrement le cas lorsque les fossés de ceinture ne permettent plus d’évacuer les eaux pluviales (comblement, atterrissement).

Souvent dominées par une espèce, le Roseau commun (Phragmites australis), certaines présentent également des végétations à Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus).

Selon leur surface, de quelques dizaines de mètres carrés à plusieurs hectares, elles accueillent la nidification de nombreux canards, râles et de passereaux paludicoles tels que le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), ou encore la Panure à moustaches (Panurus biarmicus). Plusieurs couples de Busard des roseaux (Circus aeruginosus) (Annexe I de la Directive Oiseaux) nichent au sein de ces roselières. En période de migration, le Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), espèce de passereau la plus menacée d’Europe, y fait halte lors de son voyage entre l’Est de l’Europe et l’Afrique sub-saharienne.

Bien que la dynamique naturelle des roselières soit assez faible, en l’absence de gestion (fauche), la matière végétale s’accumule ce qui conduit à leur atterrissement progressif. Cela favorise la colonisation par les ligneux (saules, chênes verts, etc…) et leur disparition.

Roselière avec scirpaie (Crédit photo : Cap Atlantique)

Roselière avec Baccharis (crédit photo : LPO)

Objectifs

L’étude a pour objectif la caractérisation physique des roselières (densité, colonisation arbustive, litière etc.) et l’évaluation de leur intérêt pour la nidification des passereaux paludicoles.

Grâce à la hiérarchisation des roselières, les résultats permettront de cibler les roselières sur lesquelles mettre en œuvre des travaux de restauration ou des opérations de sécurisation foncière (conventionnement avec les propriétaires).

Avancement

L’étude a été réalisée au printemps 2019.

Résultats

Les roselières étudiées complètent la mosaïque de milieux disponibles en pourtour des marais salants. Elles sont nombreuses mais souvent sur de faibles surfaces ce qui offre peu de possibilités de nidification à certaines espèces comme la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus). Au contraire, la présence de patchs de roselières peut contribuer au maintien des populations de Busard des roseaux, Phragmite des joncs ou Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus). Ils offrent également des habitats de substitution pour la Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica nanmetum).

Sur les 81 espèces recensées, 57 sont considérées comme nicheuses sur les points d’écoute suivis.

Les espèces les plus contactées sont la Rousserolle effarvatte (85 couples), la Bouscarle de Cetti (Cettia cetti -38 couples), le Cisticole des joncs (Cisticola juncidis -38 couples) et le Phragmite des joncs (37 couples).

Sur ces 4 espèces, toutes protégées au niveau national, le Cisticole des joncs est également classé « Vulnérable » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France.

Concernant les espèces patrimoniales à fort enjeu de conservation en Pays de la Loire notées dans l’étude, citons par exemple la Gorgebleue à miroir (inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux) ou la Panure à moustaches (inscrite sur la liste rouge nationale des oiseaux nicheurs et classée « Vulnérable » sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs)