Lagunes côtières

Les habitats

Sites Guérande P DELLA VALLE

Caractéristiques et enjeux écologiques

Etendues côtières d’eau salée, peu profondes, les lagunes côtières sont séparées de la mer par une barrière de sable ou de galets dans le cas des lagunes naturelles, par un ensemble de talus en argile ou de digues maçonnées dans le cas des lagunes aménagées.
En France, les lagunes côtières sont présentes sur les façades méditerranéenne et atlantique. Sur cette dernière, elles sont le fruit du travail de l’Homme pour créer des marais salants ou ostréicoles (Golfe du Morbihan, Guérande, Noirmoutier, Oléron, Ré…).
Alors que les échanges avec la mer se font par un étroit chenal ou par surverse lors des grandes marées pour les lagunes naturelles, les lagunes aménagées sont reliées à la mer grâce à un réseau hydraulique constitué de nombreux canaux (appelés étiers et bondres). Des ouvrages hydrauliques (appelés « cuys » dans les marais de Guérande et du Mès) permettent de faire circuler l’eau depuis les canaux et entre les différents bassins.

Schéma de fonctionnement d’un marais salant (source :Cap Atlantique)

Qu’elles soient naturelles ou aménagées, les lagunes côtières sont soumises à une salinité variable allant de l’eau saumâtre à l’hypersalinité en fonction de de la pluviométrie et de l’évaporation.

Grâce à cette variabilité, les lagunes côtières accueillent une faune et une flore diversifiée. On peut notamment y trouver, du plus salé au plus saumâtre, des herbiers aquatiques de Ruppia sp., de Characées ainsi que de Renoncule de Baudot (Ranunculus baudotii).

En ce qui concerne la faune, les populations d’invertébrés sont abondantes et regroupent des mollusques, des crustacés, des larves d’insectes ou des vers. Ces invertébrés constituent la base alimentaire de nombreux poissons effectuant tout ou partie de leur cycle biologique dans les lagunes, comme l’Anguille européenne (Aguilla anguilla).

De nombreux oiseaux, tels que les mouettes, goélands et sternes, les anatidés (canards et oies), les grands échassiers (Spatule blanche, aigrettes…) et les limicoles (Avocette élégante, Echasse blanche, chevaliers, gravelots…), utilisent également les lagunes comme zones d’alimentation, sites de nidification ou zones de repos.

STATUT DE PROTECTION

Habitat prioritaire de la Directive Habitat, Faune, Flore.

Répartition et état de conservation sur les sites Natura 2000

Sur les territoires du LIFE Sallina, les lagunes côtières couvrent 6 430 ha dont 1 188 ha dans les marais salants de Guérande et du Mès et 5 242 ha dans le Marais breton et l’île de Noirmoutier.

Objectifs de conservation / menaces / actions prévues dans le LIFE

L’urbanisation ainsi que le remblaiement des lagunes pour gagner des surfaces agricoles ou artificielles ont eu un impact conséquent sur leur état de conservation dans le passé.
A présent, deux facteurs influent très fortement l’état de conservation des lagunes : une relative homogénéisation en milieu exploité avec la disparition des lagunes plus saumâtres, et la gestion hydraulique défaillante sur les marais incultes.
Le LIFE Sallina prévoit ainsi la restauration et la préservation de près de 210 ha de lagunes côtières, avec notamment la pose et la gestion d’ouvrages hydrauliques, l’entretien du réseau hydraulique pour assurer l’alimentation en eau des bassins restaurés. Une fois ces travaux menés, il prévoit la mise en place d’expérimentations et de clauses environnementales avec des paludiers et sauniers sur des salines restaurées dans le cadre du projet.

Pourquoi cet habitat est visé par le LIFE ?

En tant qu’habitat prioritaire de la Directive Habitat, Faune, Flore et très localisé à l’échelle de la façade atlantique européenne, les territoires du LIFE Sallina ont une responsabilité forte quant à sa préservation et à l’atteinte d’un bon état de conservation exigé par la Directive (état de conservation à l’échelle de la façade atlantique européenne « défavorable – inadéquat »).