Végétations pionnières à salicornes

Les habitats

Végétations pionnières à salicornes (crédit photo : Cap Atlantique)

Caractéristiques et enjeux écologiques

Dans les baies et estuaires, l’action combinée des marées, des vagues, la présence du sel et la nature du sol forment des habitats particuliers. Des types de végétation spécifiques s’y sont adaptés, ce sont des plantes appelées « halophytes » (du grec halos = sel ; phyton = plantes). 

Sur les zones de slikke (vasières recouvertes à chaque marée) et de schorre (prés salés recouverts lors des marées de vives eaux), on retrouve cette végétation particulière.

L’habitat « végétations pionnières à salicornes » regroupe l’ensemble des végétations annuelles des vases salées depuis la haute slikke jusqu’au haut schorre sur des pentes faibles à nulles. Cette végétation est herbacée, basse et le recouvrement est en général assez faible. Le substrat est vaseux à vaso-sableux et baigné par l’eau de mer à chaque marée haute. La concentration en sel y est toutefois un peu moins importante que dans la mer.

Les courants de la marée ont une influence notamment sur la dispersion des graines et sur la dynamique des sédiments qui doivent être plus ou moins stabilisés pour permettre l’installation des salicornes.

On retrouve cet habitat également dans les marais visés par le LIFE Sallina, situés pour la plupart derrières les digues et ouvrages, sans variations de niveau d’eau aussi importantes.

Ce milieu peut accueillir de nombreux oiseaux pour lesquels il constitue des lieux de nourrissage. Ainsi, il est connu qu’une partie des Sarcelles d’hiver (Anas crecca) qui passent leur journée à se reposer dans l’Estuaire de la Loire, viennent chaque nuit s’alimenter dans les marais salants, notamment dans les salicorniaies.

STATUT DE PROTECTION

Habitat inscrit à l’Annexe 1 de la Directive Habitats, Faune, Flore (1310 : Végétations pionnières à Salicornes)

Répartition et état de conservation sur les sites Natura 2000

Cet habitat est présent sur l’ensemble des littoraux vaseux des côtes atlantiques et méditerranéennes.

 

Sur les territoires du LIFE Sallina, la surface de l’habitat végétation pionnière à salicornes couvrait 36 ha dans les marais salants de Guérande et du Mès en 2001 (en attente d’actualisation de la cartographie des habitats), 2 600 ha dans le Marais Breton et l’île de Noirmoutier (en attente d’actualisation de la cartographie des habitats).

L’état de conservation de cet habitat à l’échelle de la façade atlantique est estimé comme « défavorable-inadéquat ».

Objectifs de conservation / menaces / actions prévues dans le LIFE

Ces groupements sont assez rares en Pays-de-la-Loire compte tenu de leur spécificité écologique et de leur cantonnement aux vases salées. Ils semblent relativement stables aujourd’hui, mais une attention doit être portée sur le maintien de ces vasières, en particulier dans les zones potentiellement soumises à une pression d’aménagement comme c’est le cas dans certains estuaires (constructions portuaires, digues, enrochements, épis, etc.).

A l’échelle des marais concernés par le LIFE Sallina, les objectifs de conservation visent le maintien des surfaces de l’habitat, en particulier à l’interface estran/marais salants, aussi bien pour sa spécificité que pour les zones de nourrissage qu’il offre aux oiseaux.

Ce milieu est sensible à l’envahissement par les espèces concurrentes des salicornes (Spartines envahissantes comme la Spartine anglaise) et à l’atterrissement en l’absence de gestion hydraulique des salines incultes.

En cas d’exploitation salicole à proximité, il faut encourager des modalités extensives favorables à l’expression d’une mosaïque d’habitat.  

D’une manière générale la non-intervention est souhaitable pour ce type de végétation, compte tenu notamment de son caractère pionnier.